Les grandes idées du Sommet médias d’ici et publicités numériques 2024

08 Nov 2024 Contenu

Par : Anthéa St-Laurent Vallée
Les grandes idées du Sommet médias d’ici et publicités numériques 2024

Le 7 novembre 2024, le Sommet médias d’ici et publicités numériques 2024, organisé par Formations Infopresse et Atelier La Presse, a réuni les acteurs de l’industrie publicitaire et médiatique. Danick Archambault, associé chez Jungle, a souligné d’entrée de jeu la vitesse à laquelle le milieu évolue et l’importance de prendre du recul pour observer les tendances émergentes. Cette journée a justement offert aux participants l’occasion de prendre ce recul nécessaire. Retour sur quatre grands constats qui se sont dégagés lors du sommet.

Le poids de la donnée

Les données restent cruciales dans les stratégies marketing, malgré les défis d’acquisition posés par la loi 25 sur la protection des renseignements personnels. Cependant, cette loi a créé l’opportunité d’affiner les techniques de récolte de données primaires. Et pour Axel Queffeulou, architecte senior de solution de données chez Adviso, la clé se trouve dans l’acquisition d’identifiants uniques durables, comme les courriels et les numéros de téléphone. Il recommande notamment de maximiser le consentement des utilisateurs par la créativité, la transparence et la création de valeur.

Également au cœur des discussions, la fulgurante croissance du retail media. Pour Alix Boivin, directrice développement et commerce média à La Presse, l’écosystème doit être repensé et les acteurs d’ici doivent se mobiliser pour prendre leur place dans le marché. Les possibilités sont infinies et les technologies existantes doivent être mises à profit. Elle cite les data clean rooms comme exemple, permettant aux médias et annonceurs de partager confidentiellement leurs données pour optimiser le ciblage et l’acquisition d’audiences.

La qualité au-delà de la quantité

La qualité est ressortie comme un autre thème central des échanges. Qualité des contenus, qualité des données, qualité des audiences… Pour Ariane Laurier-Montpetit, directrice de la créativité média chez URBANIA, la qualité doit prévaloir sur la quantité. Comment s’y prendre ? En mettant l’émotion, la créativité et l’intelligence au cœur du contenu. URBANIA applique cette stratégie dans ses micromags, des magazines numériques en format vertical qui sont livrés directement aux abonnés par texto ou par courriel. Une façon pour URBANIA de contrôler à 100 % leur réseau de distribution.

Marine Thomas, rédactrice en chef au journal Les Affaires, souligne en outre l’importance de repenser l’expérience utilisateur à la suite du projet de loi C-18. L’équipe des Affaires y est parvenue en créant des infolettres ciblées sur des sujets nichés, exploitant son expertise en affaires pour produire un contenu spécialisé et utile à son lectorat.

L’intelligence artificielle : une alliée à apprivoiser

Sans surprise, l’intelligence artificielle (IA) et les possibilités infinies de son utilisation ont occupé une part importante des échanges. Pour Jean-Martin Provencher, directeur développement produit chez Sharethrough, l’IA constitue un outil de choix pour s’assurer que les messages publicitaires se rendent plus efficacement à leur cible, notamment en ce qui a trait à la vidéo. Les possibilités sont multiples et les outils peuvent avoir une incidence réelle pour capter l’attention des utilisateurs, qui est de plus en plus fragmentée.

L’IA révolutionne également le placement de produit, une technique publicitaire qui ne date pas d’hier. Laurence Lafortune, gestionnaire principale à la commercialisation et la mise en marché chez Bell Média, a fait la démonstration du placement de produit virtuel. Cette technologie permet d’insérer des produits après le tournage, ce qui donne une énorme flexibilité au média, à la production et aux annonceurs. L’outil permet en plus d’identifier le bon moment, le bon endroit et la bonne cible pour chaque placement, un impératif dans le marché actuel.

L’importance de se serrer les coudes

Enfin, à travers les présentations des intervenants, une évidence s’est particulièrement dégagée : l’importance de la collaboration entre tous les acteurs de l’industrie d’ici. Pour Danick Archambault, associé chez Jungle, c’est la clé. Comme il l’a bien rappelé, la constance dans cette industrie, c’est le changement.

D’ailleurs, cette collaboration a pu être observée lors du panel sur les nouvelles plateformes publicitaires en libre-service des médias locaux. Animé par Isabelle Charron, directrice générale chez Infopresse, le panel était formé de Tanya Bussières (Bell Média), de Philip Hould (La Presse) et de Xavier Roy-Perras (CN2I). Bien que représentant des médias compétiteurs, les trois panélistes, dans une voix unie, ont mis de l’avant les avantages concurrentiels qu’offrent ces plateformes pour les petites et moyennes entreprises, notamment la flexibilité et la simplicité, et la possibilité de bénéficier d’un service à la clientèle au besoin. Ils ont insisté sur l’offre d’environnements crédibles, contrôlés et adaptés à la réalité locale pour les annonceurs.